BULLETIN D'INFORMATION °63

du 4 juillet 2009

Sommaire 

 

Le mot du bureau
Réunion du 05/06/2009 avec le Préfet de la Creuse
Marche symbolique de la concertation trahie le 06/06/09
Saint Sébastien exclue du GRP du Pays Dunois ?
Création d’un collectif anti LGV
Augmentation des tarifs SNCF : 8,5 fois l’inflation !

Le mot du bureau

 

La Direction SNCF s’acharnerait-elle sur notre gare ?

C’est la question que l’on peut se poser depuis un an au regard de la dégradation de la qualité de service, et de l’attitude de la Direction SNCF.

Après les trains qui ratent le quai, et le guichet fermé pendant 3 semaines en avril pour des raisons de pannes ou de problèmes d’agent, nous avons pointé de nouvelles problématiques :

- L’absence de nettoyage du 2ème quai.

- L’armoire contrôlant la sonorisation, qui, depuis le déplacement de l’abri, gît à terre, exposée à tous les éléments.

- Des trains supprimés sans aucune prise en charge des usagers.

- Lors de la journée de grève du 26 mai, aucune desserte n’a été mise en place pour notre gare, au niveau des cars et des trains du service minimum, contrairement aux autres gares.

- Pour finir le guichet a de nouveau été fermé pour 4 jours du vendredi 12 au lundi 15 juin, ainsi que les 20 et 21 juin, suite à un accident de l'agent. La SNCF n’a trouvé personne pour le remplacer. Pourtant, elle dispose bien de personnel puisque un responsable est venu enlever nos affichettes horaires des abris de quais et du hall. Or, notre association dispose d’une autorisation écrite de la Région Limousin pour mettre à disposition ces documents, qui sont plébiscités par les usagers.

A un an des élections régionales, cette attitude de défiance de la part de la Direction SNCF à l’égard de l’Autorité Organisatrice du Transport Régional permet de s’interroger sur une éventuelle stratégie politique de sape du ferroviaire dans les zones rurales, et d’un acharnement particulier à l’encontre de notre gare.

Notre association a donc proposé aux Maires une délibération demandant :

- aux autorités organisatrices (Etat et Région) de prendre les mesures qui s’imposent à l’égard de la SNCF. Plusieurs Régions ont déjà pris des sanctions, en suspendant les paiements, ou en appliquant des pénalités.

- à la Direction SNCF de respecter la concertation demandée par le Ministère et animée par le Préfet de la Creuse, et de respecter les acteurs locaux issus de la démocratie.

Notre association a de nouveau sollicité par écrit le Conseil Régional Limousin au sujet de cette dégradation en lui demandant qu’elle prenne les mesures qui s’imposent afin que les usagers de notre gare retrouvent un niveau de qualité qu’ils sont en droit d’attendre.

La Région a communiqué quelques élements de réponse à notre premier courrier :

La gare devrait être nettoyée début juillet (cela a été fait le 6). La SNCF s’engage à examiner la faisabilité des aménagements proposés, notamment la mise en place d’un 2ème téléphone de quai au 2ème semestre 2009. Elle va également enquêter sur les arrêts non-conformes de TER et prendre les mesures éventuellement nécessaires. Elle confirme le caractère inchangé des horaies d’ouverture du guichet, ainsi que l’absence de projet de modification. Au niveau de l’affichage de nos horaires, la DDTER entend que l’affichage intérieur soit de son seul ressort, mais admet que l’affichage horaires élaboré par notre association soit possible au niveau des quais.

 

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Réunion du 05/06/2009 avec le Préfet de la Creuse

 

Personnes présentes :

Jean Fabre, Préfet de la Creuse

Bertrand Giraud, Président de l’Association

Joel Dubreuil,  Directeur de Cabinet du Préfet

Yvette Giraud, Secrétaire de l’Association

 

Bertrand Giraud présente l’association et les projets qu’elle a réalisés : l’accès routier au 2ème quai. Saint Sébastien est la seule gare de la ligne où les deux quais sont directement accessibles en véhicule aux Personnes à Mobilité Réduite, ce qui lui confère un niveau d’accessibilité supérieur au pôle intermodal de La Souterraine. Les chemins de randonnée qui partent de la gare. Un autre projet est en cours. Il s’agit de réaliser un site d’interprétation à la gare intégrant un circuit valorisant le patrimoine historique sur 2000 ans (ferroviaire, moyen age, gallo romain, …)

Jean Fabre répond avec amusement que si Jules César s’est arrêté à St Sébastien, les trains doivent s’y arrêter.

Bertrand Giraud résume la problématique des dessertes. En 2007, la Direction SNCF a décidé de procéder à la généralisation des matériels Corail Téoz, lui permettant ainsi d’imposer la réservation obligatoire, et d’augmenter les tarifs de 20% à 30% pour les abonnés . A l’époque, cette modification a été présentée aux élus comme sans impact sur la grille des dessertes. Nous avons appris par la suite, que la Direction SNCF en avait profité pour modifier la politique d’arrêt.

La nouvelle grille a donc été imposée le 7 décembre 2007. Elle a eu pour objectif de renforcer certains pôles (Châteauroux, La Souterraine, Limoges). Mais ce développement s’est réalisé au détriment des autres gares, pour lesquelles l’offre s’est dégradée, comme le confirment les résultats commerciaux de 2008 : -22% à St Sébastien sur le chiffre d’affaire annuel, -3% à Issoudun, -10% à Argenton, +7% à La Souterraine.

Dans la grille initiale, il n’y avait plus aucun train le dimanche pour remonter sur Paris, alors que c’était le jour de plus forte affluence, avec 2 arrêts Corail. Sur demande du Préfet Ferey, la SNCF a créé un TER le dimanche soir à 18h46, ce qui est insuffisant. Le samedi, il n’y a qu’une seule desserte ferroviaire pour venir de Paris en 3h35, sachant que le meilleur temps de trajet est de 2h28.

Ces modifications sont financées uniquement par la SNCF, pour une durée de 3 ans seulement, et pour un coût estimé à 290 000 € par an. Or le coût des arrêts Corails quotidiens supprimés était estimé à 78 200 € par an.

Par ailleurs, plusieurs correspondances existantes ont vu leur temps d’attente se dégrader :

Dans le sens St Sébastien – Paris, le temps de trajet est supérieur à 3 heures pour 60% des dessertes en semaine avec des temps d’attente allant jusqu’à 44 minutes. Le TER 69018 à 18h25, n’a plus de correspondance, dans la mesure où il faut attendre 1h06 à Châteauroux.

Dans le sens Paris - St Sébastien, la correspondance entre le Corail 3641 et le TER 69013 est de 46 minutes.

Jean Fabre  note qu’il y a encore des trains qui s’arrêtent et que l’action de l’association n’a pas été inutile.

Bertrand Giraud ajoute que la Direction SNCF de Limoges a elle-même reconnu, dans un article de presse début 2009, que les dessertes TER qu’elle a imposées, sans concertation, contre l'avis des élus et des usagers n’ont pas généré « de ventes supplémentaires », et que les solutions de taxi, ne sont « quasiment jamais utilisées », les usagers rejetant ce type de correspondance, plus long, plus polluant, moins fiable, non conformes au préconisations du Grenelle de l’Environnement.

Tous ces éléments confirment que la « qualité des services rendus aux collectivités ou à la population » a bien diminué contrairement à ce que prévoit la Charte du Service Public.

Jean Fabre indique que si on s’arrête partout pour aller à Paris, on n’y arrivera plus.

Bertrand Giraud répond que 4 cas existent où un Corail caboteur suit ou précède un Corail direct de quelques minutes (3 minutes pour 2 cas). Cela prouve bien qu’une desserte d’Aménagement du Territoire peut coexister avec une desserte de pointe.

Le Ministère des Transports, qui avait reçu une délégation d’élus et d’usagers le 13 juillet 2008, avait demandé au Préfet de la Creuse de mettre en place une véritable concertation. Celle-ci s’est déroulée le 20 novembre 2008.

A l’issu de cette réunion, il a été décidé d’améliorer les temps de correspondance en semaine, et de demander le rétablissement de 2 arrêts Corails, le vendredi et le dimanche. Le Préfet a donc adressé 2 courriers dans ce sens à la Direction Nationale SNCF, demandant « avec une insistance toute particulière » ce rétablissement.

Une délégation composée du Député, du Président du Conseil Général de la Creuse, du Vice Président de la Région Limousin, du Maire de St Sébastien et du Président du CODEGASS a donc sollicité un nouveau rendez-vous au Ministère des Transports, afin de rendre compte de cette concertation, et demander son application comme cela a été le cas pour Souillac et Gourdon, où 2 arrêts supplémentaires ont été restitués, ce qui porte à 9 sur 15 les arrêts récupérés dans ces gares. Ce rendez-vous a été accordé le 11 mars, puis annulé, sans communiquer d’autre date, sans excuses ni explications, ce qui constitue un mépris sans précédent des élus et du processus de concertation.

Jean Fabre trouve que ces doléances sont raisonnables et ne voit pas pourquoi la SNCF ne les appliqueraient pas. Il va solliciter la Direction SNCF dans ce sens, et tiendra l’association informée des suites données. Il regrette également que la SNCF ait sacrifié le fret.

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Marche symbolique de la concertation trahie le 06/06/09

La météo excécrable du matin a malheureusement découragé bon nombre de marcheurs, mais les courageux qui se sont déplacés n’ont pas été déçus. Tout d’abord parce que la pluie s’est arrêtée juste pour le départ les randonnées.

Ensuite parce que les particpants ont tous apprécié cette après midi et le nouveau concept que notre association expérimentait.

A 14h00 les marcheurs symboliques attaquaient le circuit de 10 km, qui préfigure le futur circuit patrimoine.

A 15h00, les flâneurs symboliques attaquaient le circuit de 4 km, dans une bonne humeur.

Avant de partir, tous avaient reçu un questionnaire, dont les réponses étaient disséminées tout au long du trajet.

Il a fallu trouver qui a bien pu déclarer qu’« une écharpe tricolore n’est pas un symbole », que « la charte des services publics n'a aucune valeur contraignante » , que « les taxis ne sont pas plus polluants qu’un train », combien de dessertes pour Paris sont au dessus de 3 heures, ce qui en a fait sourire beaucoup, au regard des déclarations des responsables nationaux.

A l’arrivée, le jury a départagé les 2 symboles de la concertation trahie. C’est le drapeau français entouré d’un crèpe noir de Simone Gorsic qui a gagné. Ce logo sera désormais intégré à nos communications. Ensuite, a eu lieu le tirage au sort parmi les questionnaires … et c’est encore Simone qui a gagné (nous espérons qu’elle a joué au loto le soir même). Les 2 lots consistaient en un billet de train St Sébastien Limoges, que Simone va utiliser afin d’aller rendre visite à une connaisance à l’hôpital de Limoges.

La journée s’est clotûrée par le verre de l’amitié, sous le soleil, et les coups de klaxon amicaux des conducteurs des trains qui passaient en gare, … mais que les marcheurs n’ont pas arrêté cette fois.

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Saint Sébastien exclue du GRP du Pays Dunois ?

Parmi les compétences déléguées par les communes à la Communauté de Communes du Pays Dunois figure la randonnée (création des itinéraires). Lorsque nous avons mis en place nos chemins de randonnée, avec l’aide du CPIE, en 2003, un projet de GRP (Grande Randonnée de Pays) était prévu, au départ de notre gare, en utilisant notamment l’ancienne ligne de Saint Sébastien à Guéret.

Dans la dernière version du projet, le GRP bifurque à la sortie de Dun pour se diriger vers Maison Feyne et Crozant, évitant St Sébastien et La Chapelle Baloue, et privant ainsi l’itinéraire de tout point d’accès ferroviaire.

Renseignement pris auprès du CPIE, la décision de modifier vient du souhait de rester au plus près de la Creuse. A notre connaissance, Dun le Palestel en est assez éloigné …

Cette décision est d’autant plus surprenante que le Préfet Ferey avait prévu d’intégrer notre gare comme point d’accès ferroviaire au circuit des impressionnistes, faisant partie des 1000 projets de relance.

Notre association a adressé un courrier au Président de la Com Com afin que le tracé soit revu, et que notre gare ne soit pas pénalisée par les règlements de comptes politiques au sein de la Com Com. 

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Création d’un collectif anti LGV

Un collectif contre le projet de ligne à Grande Vitesse Limoges Poitiers s’est créé. Notre association a signé l’appel commun, dont voici quelques extraits  :

Face à la crise et à la casse du service public, nous sommes engagés pour UN REEL AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET UN VERITABLE SERVICE PUBLIC du transport de VOYAGEUR et du FRET.

Nous sommes des usagers et des militant-es associatifs, syndicaux et politiques des trois départements du Limousin et nous refusons que notre région soit rackettée par un Etat qui se désengage toujours plus de ses responsabilités en les faisant supporter par les collectivités et donc par l’ensemble des habitant-es du Limousin.

Nous constatons l’irresponsabilité et les contradictions des arguments des pro-LGV qui, …, pleurent d’un côté le désengagement de l’Etat et de l’autre, lui apportent des millions d’euros pour une hypothétique ligne à grande vitesse qui ne résoudra en aucun cas la problématique du transport sur notre région.

- Est-il responsable de ne considérer l’aménagement du territoire qu’ à travers le prisme d’une seule gare, celle de Limoges, et d’une ligne TGV dont l’utilisation ne bénéficierait qu’à une infime partie de la population limousine ? Qui plus est, les limousins la payeront au moins trois fois, par le conseil régional, les conseils généraux et les impôts nationaux et éventuellement une fois supplémentaire en tant qu’usager avec des tarifs du billet en hausse moyenne de près de 25%.

- Est-il responsable d’engager notre région à travers ses différentes collectivités sur un projet de plus de 1,5 milliards d’euros (le Limousin devra financer en plus de la LGV Limoges Poitiers pour 1/3 de sa somme, la portion de ligne Tours Bordeaux, à hauteur de 0,89 %, soit 64 M€) et d’en faire payer la facture à une population qui peine déjà à se déplacer localement et qui voit le tarif des billets intra agglomération et sur les autres lignes augmenter régulièrement ?

- Est-il responsable de favoriser une ligne uniquement voyageur plutôt que de développer également le transport fret ? Ce choix unique ne diminuera donc pas la traversée de notre région par des milliers de camions quotidiennement avec les risques environnementaux et humains que cela engendre, qui sont bien loin des arguments du Grenelle de l’environnement.

- UN PROJET REALISTE SERAIT le projet POLLT (Paris Orléans La Souterraine Limoges Toulouse) c’est 713 Km de double voie rénovées (donc 1426 Km de voies), voyageurs et Fret avec 18 gares desservies (Toulouse, Montauban, Caussade, Cahors, Gourdon, Souillac, Brive, Uzerche, Limoges, St Sulpice Laurière, La Souterraine, St Sébastien, Argenton/Creuse, Châteauroux, Issoudun, Vierzon, Les Aubrais et Paris Austerlitz.)

Le coût de ce projet est de 500 millions d’€, seul le surcoût éventuel est financé par les trois Régions Midi-Pyrénées, Limousin et Centre. Le temps de parcours serait pour Toulouse de 5H30, pour Brive de 3H30, pour Limoges de 2H30, pour La Souterraine de 2h10 et pour Châteauroux de 1h35

- UN PROJET AMBITIEUX SERAIT l’électrification de la ligne Bordeaux Lyon et la modification de son infrastructure, en double voie, sur 639 km, desserte voyageurs et Fret, avec 15 gares concernées (Bordeaux, Libourne, Coutras, Mussidan, Périgueux, Limoges, St Sulpice-Laurière, Guéret, Montluçon, Commentry, Gannat, St Germain des Fossés, Roanne, Lyon Part Dieu, Lyon Perrache).

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Augmentation des tarifs SNCF : 8,5 fois l’inflation !

Comme chaque année au 1er juillet, la SNCF applique ses augmentations de tarifs. Cette année, la hausse prévue en moyenne est de 3,4%.

En cette période de crise économique, on peut s’étonner d’une telle augmentation : 8,5 fois l’inflation, qui est prévue cette année à 0,4%. La raison a été communiquée  par une porte parole de la SNCF :

« Ces évolutions permettront de satisfaire la demande toujours plus soutenue d'un transport public respectueux de l'environnement en poursuivant, en 2009, le développement de l'offre et l'amélioration de la qualité de service ».

Cette remarque a de quoi faire rire jaune les usagers :

- Sur « l’amélioration de la qualité », il y a en effet du pain sur la planche : retards, trains supprimés, guichet fermé par manque de personnel, … Les hausses de tarifs précédentes n’y ont rien changé. Le plan d’économies prévu au sein de la SNCF laisse planer des doutes sur une augmentation des moyens.

- sur la poursuite du « développement de l’offre » : Faut-il rappeler que pendant le Grenelle de l’Environnement, la Direction SNCF a supprimé des gares Fret, de nombreuses dessertes Corail, fermé la ligne Montluçon Ussel, … ?

- les dessertes supprimées ont, pour certaines, été remplacées par des taxis ou des cars, ce qui ne correspond pas véritablement à un « un transport public respectueux de l'environnement ».

Entre 2009 et 2010, la SNCF compte investir 200 millions d'euros pour "améliorer et moderniser l'offre" des TER, Intercités, Corail et Téoz, a précisé à l'AFP la porte-parole.

Une fois de plus, ce sont les usagers qui vont payer la rénovation des trains, avec les conséquences que l’on a connues sur les Téoz : 31% d’augmentation des prix en 3 ans sur les abonnements Fréquence et Forfait.

Par ailleurs, on peut être surpris de voir la SNCF investir dans des TER, normalement gérés par les Conseils Régionaux. Serait-ce parce que certaines Régions s’occupent plus du TGV que de leurs dessertes régionales ?

Dans un contexte de relance économique, et de développement durable, cette hausse des tarifs apparaît mal venue, et semble confirmer une volonté de faire du train un produit de luxe, loin des engagements politiques de maintien du pouvoir d’achat.


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Bulletin n°62 du 08/05/2009
Bulletin n°64 du 26/09/2009