La première guerre mondiale

La guerre de 1914-1918 mit en relief le rôle capital des chemins de fer. Le 31 Août 1914, ils passèrent directement sous l'autorité militaire jusqu'au 2 février 1919. Pendant que les plus jeunes était au front, un service de sécurité fonctionnait à l'arrière afin de conserver intact le réseau ferré et éviter les coups de main possibles des espions ennemis. Les voies étaient gardées militairement par les "vieux" qu'on appelait "les territoriaux". Ils portaient un brassard tricolore avec l'inscription "GVC" (garde voies et communications) sur leur habit civil. On gardait scrupuleusement les lignes de mobilisation, on surveillait les viaducs aussi bien que les plus petits ponts ; rien n'était négligé.

"Les Territoriaux" dormaient dans les gares, sur le bitume des salles d'attente, ouaté de quelques 10 centimètres de paille. En Creuse, région éloignée des zones de combats, circulaient des trains de prisonniers allemands, des convois de soldats évacués du front, des trains d'émigrés. A chaque arrêt en gare, des infirmières prodiguaient leurs soins aux malheureux blessés, entassés dans des voitures de voyageurs, transformés en wagons sanitaires. Ces soldats, hors de combat, étaient dirigés ensuite vers les hôpitaux locaux déjà largement garnis.

 

A partir de 1917, la voie ferrée Limoges Paris fut largement utilisée - principalement jusqu'à Issoudun - pour l'acheminement massif des transports américains débarqués à Bassens, près de Bordeaux. Ces convois militaires gagnaient la zone des opérations en empruntant l'itinéraire Périgueux, Limoges Issoudun et Bourges. Le nombre élevé de circulations sur la ligne conduisit à la création de plusieurs postes sémaphoriques intermédiaires et notamment en Creuse.