Le style des bâtiments

Avec les bâtiments édifiés le long des voies de chemin de fer apparut dans le paysage rural creusois, un style nouveau, une architecture spécifiquement ferroviaire. Les Compagnies faisaient construire des bâtiments adaptés aux caractéristiques régionales et au climat : plus ou moins vaste suivant les nécessités du lieu et les moyens financiers, mais en respectant d'une manière générale les normes administratives.

Tous les bâtiments voyageurs (B.V.) étaient conçus et disposés selon les mêmes principes, avec le rez-de-chaussée affecté au service et le premier étage réservé au logement du chef de station. Face au B.V., sur l'autre quai, les voyageurs disposaient d'un abri sommaire, genre d'auvent appelé marquise, destiné à les protéger contre les intempéries. Un hall à marchandises, salle haute et vaste, servait d'entrepôt à proximité d'un quai d'embarquement ou de déchargement. Dans toutes les maisons de gardes on retrouvait la même superficie, une disposition intérieure identique.

 

Les bâtiments s'intégraient généralement assez bien au paysage. Construits par la main d'œuvre locale, malgré quelques réticences à l'origine, les maçons creusois ne furent pas insensibles au "style chemin de fer" et il semble bien qu'ils s'en soient inspirés plus tard. Les vieilles bâtisses aux murs épais, écrasées sous un toit de chaume, aux croisées minuscules, disparurent progressivement , remplacées par des maisons moins massives, plus élégantes, mieux éclairées par des baies plus larges et couvertes d'ardoises ou de tuiles.

Les constructions ferroviaires édifiées dans les campagnes ont, sans aucun doute, contribué à faire évoluer les habitudes ancestrales dans la manière de concevoir et de réaliser les maisons rurales. La gare de Saint Sébastien possédait, jusque dans les années 70, 4 châteaux d’eaux servant à l’alimentation des machines à vapeurs.

Les quais voyageurs bordant les deux voies principales ont une longueur de 400 mètres permettant la réception des trains express avec vingt voitures à voyageurs. Il existait de nombreuses voies de services où une cinquantaine de wagons étaient en attente de chargement.